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XXXV
COMMENT JE RAPPORTAI DE CONSTANTINE UN VAUTOUR QUI ME COÛTA QUARANTE MILLE FRANCS, À MOI, ET EN COÛTA DIX MILLE AU GOUVERNEMENT

Pendant que nous faisions, sur la route de Crépy à Compiègne, la culbute que j’ai eu l’honneur de vous raconter dans le chapitre précédent, deux hommes, escortés de deux spahis et de quelques domestiques indigènes et européens, suivaient, au retour d’une longue tournée qu’ils venaient de faire, la route de Blidah à Alger.

— C’est bien étrange, disait l’un de ces deux hommes à l’autre, que le magnifique pays que nous venons de parcourir soit si peu connu. Savez-vous un moyen de le populariser ?

Celui auquel s’adressait cette question parut réfléchir un instant ; puis, tout à coup :

— Savez-vous ce que je ferais, monsieur le Ministre, si j’avais l’honneur d’être à votre place ? Je m’arrangerais de manière que Dumas fît le voyage que nous venons de faire, et écrivît deux ou trois volumes sur l’Algérie. Dumas est à la mode