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HISTOIRE DE MES BÊTES.

Ces essais furent infructueux.

— Ma foi, dit Alexandre, c’est lui qui a choisi la place, qu’il y reste ; occupons-nous d’abord de nous. Que désirez-vous, Maquet ?

— Un peu de repos.

— Voilà le talus qui vous tend les bras. — Et toi, papa ?

— Le reste de l’eau-de-vie.

— Comment, le reste de l’eau-de-vie ? J’ai un père qui va boire de l’eau-de-vie !

— Sois tranquille, c’est pour ma cuisse.

— À la bonne heure ! voici l’eau-de-vie demandée. Et toi, Alfred ?

— Je crois, dit Alfred profitant de la circonstance, que le moment est venu de faire un peu de toilette.

Puis, prenant un petit peigne dans sa poche, il se mit à se lisser les cheveux, comme il eut fait dans la chambre de la ferme de M. Mocquet.

— Là ! dit-il quand ce fut fini, je crois que, maintenant, je puis, sans prodigalité, faire hommage de mon pantalon aux divinités bocagères.

Et, tirant son pantalon en lambeaux, après l’avoir exposé un instant aux yeux de la société pourvoir si quelqu’un réclamait, toutes les bouches s’étant tues, il lança son pantalon dans le ravin.

On s’était tu, d’abord parce que le pantalon ne méritait d’être l’objet d’aucune réclamation, et ensuite parce que l’on était préoccupé des jambes d’Alfred, que, jusque-là, chacun de nous n’avait été appelé à voir que dans des fourreaux plus ou moins larges.

— Alfred, dit Alexandre, sais-tu ce que disait M. de Talley-