— Oui.
— Oh ! j’en ai vu beaucoup, Monsieur.
— Oui, mais une seule.
— J’en ai vu des seules aussi.
— Blessé.
— Blessée ?
— Oui.
— Ah ! ça, je ne sais pas.
— Voyons, ne fais pas l’idiot ; je te demande si, quand j’ai tiré tout à l’heure, tu n’as pas vu tomber une perdrix ?
— C’est donc vous qu’a tiré ?
— Oui, c’est moi qu’a tiré.
— Oh ! je n’ai rien vu tomber.
Je jetai un regard de travers sur le bonhomme et je me mis à chercher ma perdrix.
Alexandre m’aida dans cette recherche.
Tout à coup :
— Tiens, me dit-il, voilà Pritchard revenu.
— Où est-il donc ?
— Près de ton glaneur, à qui il m’a tout l’air de vouloir chiper son déjeuner.
— Du pain sec ? Tu ne connais pas Pritchard.
— Mais regarde-le donc.
Je le regardai. Un éclair m’illumina.
— Ah ! fis-je, voilà le plus beau de tout !
— Il arrête le glaneur ? fit Alexandre.
— Non ; mais il arrête ma perdrix, qui n’est pas morte et qui est dans la poche du glaneur.