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HISTOIRE DE MES BÊTES.

Pendant qu’Alexandre et Maquet rechargeaient leurs fusils, les cris d’Alfred non-seulement continuaient, mais encore redoublaient d’intensité.

— Regarde un peu, dis-je à Alexandre ; mais regarde donc !

Alexandre tourna les yeux dans la direction que je lui indiquais.

— Ah ! bon, dit-il, Pritchard qui a attrapé une perdrix.

— Il ne l’a pas attrapée, il l’a volée.

— À qui ?

— À Alfred, donc ! c’est la perdrix qu’il fait chercher à Médor.

En ce moment, un second coup de fusil partit, toujours dans la direction d’Alfred.

— Regarde ce que fait Pritchard, criai-je à Alexandre.

— Ah çà ! répondit-il, tu aurais dû me dire que nous venions au spectacle et non à la chasse ; j’aurais pris une lorgnette au lieu d’un fusil.

En effet, Pritchard venait de laisser tomber dans un sillon la perdrix qu’il rapportait, et était reparti au grand galop dans la direction du coup.

Dix secondes après, il reparaissait avec une seconde perdrix.

Alfred continuait à crier à tue-tête :

— Apporte, Médor ! apporte !

— Voulez-vous m’expliquer ce qui se passe ? dit Maquet.

— Oh ! c’est bien simple, lui dis-je : il y a là, dans la descente, un petit bois ; à la lisière du petit bois, une perdrix est partie à Alfred et Alfred l’a tuée ; seulement, la perdrix est tombée au bois. Alfred ne s’en est pas inquiété et a crié, tout en rechar-