Page:Dumas, Marie - Histoire de mes bêtes, 1878.djvu/226

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
218
HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Comment ! lui dis-je, tu ne vois pas qu’il arrête deux levrauts à la fois, que l’un est parti dans les jambes d’Alexandre, et que l’autre va partir dans les jambes de Maquet.

Je n’avais pas achevé, que le second levraut, comme s’il n’eût attendu que mon indication, déboula à son tour.

Maquet le manqua du premier coup et le tua du second.

— Viens, Médor, viens, dit Alfred.

Et il piqua sur Morienval.

— Bon ! dis-je à Alexandre, voilà Alfred qui fait sa pointe, nous ne le reverrons plus que ce soir.

— Consolons-nous de sa perte avec l’espoir qu’il ne reviendra pas, dit Alexandre.

Et il mit son lièvre dans son carnier.

Maquet en fit autant du sien.

— C’est égal, à quatre, avec deux chiens, cela allait à merveille, tandis qu’à trois, avec un seul…

— Je trouve que Pritchard, à lui tout seul, en vaut deux, dit Maquet.

— Où est-il ? demanda Alexandre.

Nous regardâmes de tous côtés.

Pas de Pritchard.

En ce moment, notre attention fut attirée par un coup de fusil tiré par Alfred, qui venait de disparaître derrière la crête d’un larix.

Cette détonation fut suivie par les cris de « Cherche, apporte, Médor ! cherche ! »

— Allons, dit Alexandre, voilà Alfred qui commence sa chasse.