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HISTOIRE DE MES BÊTES.

Et Alexandre acheva de rouler, puis mouilla et alluma sa cigarette.

Pritchard resta ferme comme une pierre.

— Allons voir un peu ce qu’il y a, dit Alfred.

Et nous nous mîmes en marche vers la pièce de trèfle.

Un intervalle de quatre cents pas, à peu près, nous séparait de Pritchard.

Nous arrivâmes sur ses talons.

Pritchard ne bougea pas.

— Passe devant lui, dis-je à Alexandre.

Alexandre passa devant lui ; rien ne bougea.

— Ah ! dit Alexandre, ton chien qui louche !

— Comment, il louche ?

— Oui, il regarde, à Morienval, si Pierrefonds brûle.

— Eh bien, toi, regarde à tes pieds, et fais attention à ce qui va partir.

Je n’avais pas achevé, qu’un levraut déboula.

Alexandre lui envoya son coup de fusil ; le lièvre fit le manchon.

Pritchard ne bougea pas.

Seulement, il avait cessé de loucher : l’œil qui regardait, à Morienval, si Pierrefonds brûlait, s’était réuni à celui qui regardait Pierrefonds.

— Imbécile, dit Alfred, en lui envoyant un coup de pied au-dessous de son plumet, tu ne vois pas qu’il est tué ?

Pritchard se retourna d’un air qui signifiait : « Imbécile toi-même ! » et il reprit son arrêt.

— Tiens, dit Alfred.