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XXXIII

ALFRED ET MÉDOR


J’y revenais, cette fois, chef de colonne, avec mon fils, Maquet et mon neveu.

Mon fils, vous le connaissez.

Maquet, vous le connaissez.

Mais mon neveu vous est inconnu.

Mon neveu était, à cette époque-là, un grand ou plutôt un long garçon de cinq pieds huit pouces, qui, plus heureux que le chameau de l’Écriture, eût pu passer par le trou d’une aiguille.

Chaque homme a sa ressemblance dans l’ordre animal.

Dans l’ordre animal, mon neveu est de la nature des échassiers.

De son nom de baptême, on l’appelle Alfred.

Il était doublé, les jours de chasse, d’un chien nommé Médor.

Oh ! Médor ! Médor méritait des autels.

Mais aussi comme Médor allait à Alfred, et comme Alfred allait à Médor !

Depuis qu’il a perdu Médor, Alfred n’est plus Alfred.

Alfred était ce qu’on appelle un joli fusil, tuant les trois quarts de ses coups.