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XXXII

MON PREMIER LIÈVRE


L’ouverture de la chasse arriva.

C’était une époque impatiemment attendue par Vatrin, par Michel et par moi.

C’était le 1er septembre qu’allait être porté un jugement définitif sur Pritchard.

Depuis mon enfance, j’allais faire mon ouverture de chasse au même endroit : chez un brave fermier nommé M. Mocquet de Brassoire. C’était chez lui qu’en compagnie de mon beau-frère et de M. Deviolaine, j’avais tué mon premier lièvre.

C’est une grande affaire que de tuer son premier lièvre : je crois que je n’ai pas eu tant d’émotion à mon premier succès littéraire.

Chaque fois que je faisais l’ouverture à Brassoire, j’allais revoir la place mémorable, et, si j’étais avec quelqu’un, je disais solennellement à ce quelqu’un :

— C’est ici que j’ai tué mon premier lièvre.

Voulez-vous que je vous raconte comment on tue son premier