d’autographes de Paris, je n’ai pas un seul autographe de vous ?
— Vraiment ! fis-je.
— Mais pas un seul.
— Et vous croyiez qu’il était temps de vous y prendre pour en avoir un, n’est-ce pas ?
— Oh ! par exemple !…
— Eh bien, mon cher Gudin, lui dis-je, je vais vous en donner un, des plus curieux même et dont personne ne pourra se vanter d’avoir le pareil.
— Comment cela ?
— Je vais vous donner le premier volume du Bâtard de Mauléon, écrit de deux écritures : celle de la main se portant bien et celle de la main malade ; vous pourrez raconter la cause de ce changement, cela fera tout à la fois un autographe et une histoire.
— Oh ! mais, fit Gudin, je suis vraiment tout honteux !
— Ne soyez pas honteux, cher ami ; vous me donnerez un dessin, et nous serons quittes.
— C’est marché fait.
— Eh bien, vous enverrez chercher de mes nouvelles tous les jours, et, le jour où le volume sera fini, je le remettrai à votre domestique.
— Ah ! par exemple, je viendrai moi-même.
Et Gudin vint, en effet, tous les jours.
Le troisième jour, il emporta son volume.
J’attends qu’un chien morde la main de Gudin pour aller lui dire : « Cher ami, savez-vous que je n’ai pas un seul dessin de vous ?