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XXX

OÙ MOUTON RÉVÈLE SON AFFREUX CARACTÈRE


Rusconi était donc chez moi pour me rendre des services.

Dans ce moment-là, il me rendait le service d’expliquer à mes hôtes les mœurs de mes singes.

Il va sans dire que Rusconi, fort pudibond de sa nature, gazait le plus qu’il pouvait.

Pendant ce temps, j’étais dans mon petit kiosque à verres de couleur, vêtu de mon pantalon à pieds de basin et de ma chemise de batiste, travaillant, comme je vous l’ai dit, au Bâtard de Manléon ; et, comme je vous l’ai dit encore, tout en travaillant je regardais Mouton, qui déterrait un des dahlias de Michel, et non pas un de mes dahlias, parce que je n’ai jamais reconnu le dahlia pour une de mes fleurs ; je ne suis pas même bien sûr que ce soit une fleur : je nie les fleurs qui n’ont point de parfum.

Donc, tout en écrivant, je regardais Mouton, qui déterrait un des dahlias de Michel, et je me disais :

— Sois tranquille, toi ! quand je vais avoir fini mon combat, tu auras affaire à moi.