Page:Dumas, Marie - Histoire de mes bêtes, 1878.djvu/195

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
187
HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Levez la plaque de la cheminée, nous étouffons !

Les gendarmes firent un soubresaut sur leurs fauteuils ; Rusconi fit trois pas en arrière.

En même temps, on frappait à la plaque de la cheminée.

— Eh ! vite, vite, nous étouffons ! répéta la même voix. On comprit alors d’où venait cette voix et qui étouffait.

Les gendarmes se précipitèrent et levèrent la plaque à grand’peine ; elle était rouge.

Puis ils se mirent à balayer la cheminée pour faire aux prisonniers un passage praticable.

Les prisonniers alors se présentèrent dans l’ordre suivant :

D’abord, Son Altesse royale la duchesse de Berry. À tout seigneur tout honneur, direz-vous.

Non pas : il ne s’agissait là ni de seigneur ni d’honneur ; Madame était la plus proche de la plaque, elle sortit la première ; voilà tout.

Rusconi, avec ses habitudes de sigisbé, lui offrit galamment la main.

Puis vint mademoiselle de Kersabiec ; pour celle-ci, la sortie fut plus difficile ; elle était si grosse, qu’elle ne pouvait point passer. On s’y attela et l’on finit par l’amener près de la duchesse.

Puis vint M. de Ménars, qui glissa tout seul ; grand et mince comme il était, à part son nez, il eût passé par une chatière. Seulement, il était empêché par son chapeau, qu’il tenait à la main et pour le contenu duquel il paraissait avoir le plus grand respect.

Ce que contenait le chapeau de M. de Ménars, c’est le secret