Page:Dumas, Marie - Histoire de mes bêtes, 1878.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
184
HISTOIRE DE MES BÊTES.

Il se retira à Colmar, où, grâce à ses études cadastrales, il gagna sa vie en arpentant la France telle que les alliés nous l’avaient laissée.

Mais la France, telle que les alliés nous l’avaient laissée, n’était point la France de son cœur. Il en résulta que Rusconi, ayant fait la connaissance de Carrel, qui conspirait, conspira avec Carrel.

C’était le général Dermoncourt, ancien aide de camp de mon père, qui était la tête de la conspiration.

Elle devait éclater le 1er janvier 1822.

Elle fut découverte le 28 décembre 1821.

Rusconi jouait aux dominos dans son café lorsqu’on vint l’avertir qu’un mandat d’amener était lancé contre Carrel, le général Dermoncourt et lui.

Il pouvait croire à la nouvelle, car elle lui était apportée par le greffier qui venait de signer les mandats d’arrêt.

Rusconi courut chez lui. Il était caissier de l’association ; il mit dans ses poches les cinq cents louis qui, pour le moment, constituaient la caisse, et courut chez Carrel.

Carrel n’était pas chez lui.

Tandis qu’il était en train de courir, Rusconi courut chez le général Dermoncourt.

Le général Dermoncourt n’était pas chez lui.

Carrel à vingt-trois ans, Dermoncourt à cinquante, découchaient tous deux pour la même cause.

— Oh ! que ce bon M. Jackal a bien raison de dire en toute circonstance : « Cherchez la femme ! »

Rusconi avait bien autre chose à faire que de chercher la