pommes, que le vicomte dévora jusqu’à la dernière rissole.
— Là !… Le poisson, maintenant.
On apporta le poisson.
— Messieurs, dit le vicomte, c’est une ferra du lac de Genève. Ce poisson ne se trouve que là ; mais, cependant, on peut se le procurer. On me l’a montré ce matin, tandis que je déjeunais, il était encore vivant. On l’a transporté de Genève à Paris dans l’eau du lac. Je vous recommande les ferras, c’est un manger délicieux.
Cinq minutes après, il n’y avait plus que les arêtes sur l’assiette.
— Le faisan, garçon ! dit le vicomte.
On apporta un faisan truffé.
— Une seconde bouteille de bordeaux, même cru.
On apporta la seconde bouteille.
Le faisan fut troussé en dix minutes.
— Monsieur, dit le garçon, je crois que vous avez fait erreur en demandant le faisan truffé avant le salmis d’ortolans.
— Ah ! c’est pardieu vrai ! Par bonheur, il n’est pas dit dans quel ordre les ortolans seront mangés ; sans quoi, j’avais perdu. Le salmis d’ortolans, garçon !
On apporta le salmis d’ortolans.
Il y avait dix ortolans ; le vicomte en fit dix bouchées.
— Messieurs, dit le vicomte, ma carte est bien simple maintenant : des asperges, des petits pois, un ananas et des fraises. En vin : une demi-bouteille de constance, une demi-bouteille de xérès, retour de l’Inde. Puis le café et les liqueurs, bien entendu.
Chaque chose vint à son tour : fruits et légumes, tout fut