Page:Dumas, Marie - Histoire de mes bêtes, 1878.djvu/172

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
166
HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Comment ! avec l’amant de mademoiselle Desgarcins ?

— Oui. oui, oui !

— Oh ! voilà qui m’attriste pour la race simiane ; je croyais que ces choses-là ne se faisaient que chez les hommes.

— Il ne faut pas regarder ces gaillards-là comme des singes, dit Michel, ils ont fréquenté la société.

— Des Auvergnats. Michel.

— Mais monsieur n’a donc pas lu un procès en adultère qu’il y a eu dernièrement entre un Auvergnat et une Auvergnate ?

— Non.

— Eh bien, monsieur, exactement dans la même situation. Le mari a dissimulé, il a fait semblant de partir pour l’Auvergne ; la même nuit, il est revenu, et, ma foi, pincée l’Auvergnate !

— Que voulez-vous. Michel ! et quand on pense que ce sont nos pièces et nos romans, à Hugo et à moi, qui sont cause de tout cela. Enfin, il adviendra ce qu’il pourra de nos singes, mais il faut d’abord les rattraper.

— Monsieur est dans le vrai.

— Allons donc, Michel.

Et nous allâmes.

Il y avait certaines précautions à prendre pour arriver jusqu’aux délinquants.

Ces précautions nous les primes, Michel et moi, en vrais chasseurs ; et, quand l’innocent Potich, qui paraissait placé en sentinelle par ses deux complices, donna le signal, il était trop tard. J’étais maître de la porte de la serre et Michel était maître de celle de la volière.