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HISTOIRE DE MES BÊTES.

puis trois, enfin ils ont fait un trou assez grand pour sortir et ils se sont sauvés.

— Eh bien, mais, Michel, le cas était prévu. Il n’y a qu’à prendre trois bouteilles et acheter du blé de Turquie.

— Ah ! oui, fit Michel, monsieur rit, mais il ne rira pas tout à l’heure.

— Mais, mon Dieu, Michel, qu’est-il donc arrivé ?

— Il est arrivé, monsieur, qu’ils ont ouvert la volière…

— Et que les oiseaux sont envolés ? Tant pis pour nous. Michel, mais tant mieux pour eux.

— Il y a, monsieur, que vos six paires de colombes, vos quatorze cailles, et tous vos petits oiseaux, bengalis, sous-coupés, calfats, damiers, becs-de-corail, cardinaux et veuves, tout est mangé.

— Oh ! Michel, les singes ne peuvent pas avoir mangé les oiseaux.

— Non ; mais ils ont été chercher un monsieur qui les a mangés, lui : — M. Mysouff.

— Ah ! diable ! il faut voir cela.

— Oui, c’est joli a voir, allez, un vrai champ de bataille !

Je sautai à bas de mon lit, je passai mon pantalon à pieds, et m’apprêtai à sortir.

— Attendez, dit Michel, et voyons un peu où ils sont, les brigands.

Je m’approchai de la fenêtre qui donnait sur le jardin et je regardai.

Potich se balançait gracieusement, suspendu par la queue aux branches d’un érable.