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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— J’entends bien.

— Ils sont si entêtés, qu’ils ne veulent pas lâcher ce qu’ils tiennent ; mais, comme la patte qui a passé ouverte ne peut pas repasser fermée, on les prend, monsieur, la main dans le sac.

— Eh bien, Michel, si jamais nos singes se sauvent, vous savez la manière de les rattraper.

— Oh ! monsieur peut être tranquille, je n’en ferai pas d’autre.

— Alexis, cria Michel, une seconde bouteille d’eau de Seltz !

Nous devons dire, pour rendre hommage à la vérité, que l’expérience fut renouvelée une seconde fois, et même une troisième, exactement dans les mêmes conditions, et à la glorification de Michel.

Alexandre voulait continuer, mais je fis observer que la pauvre mademoiselle Desgarcins avait le nez enflé, les gencives en sang et les yeux hors de la tête.

— Ce n’est pas cela, dit Alexandre, c’est ton eau de Seltz que tu veux épargner. Je vous l’avais bien dit, messieurs, que mon père, tout en ayant l’air d’un prodigue, était, au fond, l’homme le plus avare de la terre.