était allée rejoindre au plafond de la cage ses deux congénères, qui, la tête en bas, suspendus par la queue comme deux lustres, continuaient de pousser des cris inhumains.
— Et le petit Dumas qui croit qu’elle s’y laissera reprendre ! dit Giraud.
— Ma foi, dit Maquet, je n’en serais pas étonné : je crois que la curiosité est encore plus forte que la peur.
— Eux, dit Michel, autant vous leur donnerez d’eau de Seltz, autant ils en déboucheront ; c’est entêté comme des mulets, ces animaux-là.
— Vous croyez, Michel ?
— Monsieur sait comment on les prend dans leur pays ?
— Non. Michel.
— Comment ! monsieur ne sait pas cela ? dit Michel du ton d’un homme plein de miséricorde pour mon ignorance.
— Dites-nous cela, Michel.
— Monsieur sait que les singes sont très-friands de blé de Turquie ?
— Oui.
— Eh bien, monsieur, on met du blé de Turquie dans une bouteille, dont le goulot est large tout juste pour laisser passer la patte du singe.
— Bon, Michel.
— Au travers de la bouteille, ils voient le blé de Turquie.
— Allez, Michel, allez.
— Ils fourrent leur patte par le goulot et prennent, dans cette patte, une poignée de blé de Turquie. Dans ce moment-là, le chasseur se montre. Ils sont si entêtés — eux. — les singes…