Page:Dumas, Marie - Histoire de mes bêtes, 1878.djvu/165

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
157
HISTOIRE DE MES BÊTES.

Mademoiselle Desgarcins se remit immédiatement à la besogne et en attaqua une seconde.

Les deux acolytes, assis sur leur derrière, à sa droite et à sa gauche, la regardaient faire avec une curiosité croissante.

La seconde ficelle céda.

Les deux autres étaient tournées du côté de la terre.

Potich et le dernier des Laidmanoir, momentanément raccommodés, en apparence du moins, prirent la bouteille avec une adresse merveilleuse, et lui firent faire un demi-tour sur elle-même.

Les deux dernières ficelles se trouvèrent en l’air.

La guenon, sans perdre de temps, attaqua la troisième ficelle.

Puis, la troisième rompue, elle passa à la quatrième.

Plus l’opération approchait du dénoûment, plus l’attention était grande.

Il va sans dire que les spectateurs étaient aussi intéressés que les acteurs.

Bêtes et gens retenaient leur souille.

Tout à coup, une détonation terrible se fit entendre. Mademoiselle Desgarcins fut jetée à la renverse par le bouchon et couverte d’eau de Seltz, tandis que Potich et le dernier des Laidmanoir bondissaient jusqu’au plafond de leur cage en poussant des cris perçants.

11 y avait dans toutes ces singeries, côtoyant les émotions humaines, une vis comica dont on ne saurait se faire une idée.

— Oh ! s’écria Alexandre, je donne ma part d’eau de Seltz pour voir mademoiselle Desgarcins déboucher une seconde bouteille.

Mademoiselle Desgarcins s’était relevée, s’était secouée, et