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HISTOIRE DE MES BÊTES.

les yeux sur ce qui se passe autour d’eux : tout au contraire, et les chagrins que Potich éprouva dans son intérieur le conduisirent, dix-huit mois plus tard, à la mort.

Sur ces entrefaites, Alexis apparut, apportant sur un plateau trois ou quatre verres, une bouteille de vin de Chablis et une bouteille d’eau de Seltz.

— Tiens, dit Alexandre, j’ai une idée.

— Laquelle ?

— C’est de faire déboucher la bouteille d’eau de Seltz par mademoiselle Desgarcins.

Et, sans même attendre que son idée fût approuvée. Alexandre prit la bouteille d’eau de Seltz et la déposa sur le plancher de la cage dans la position d’un canon couché sur son affût.

On dit : « Curieux comme un singe. »

Alexandre avait à peine retiré sa tête et son bras de la cage, que mes trois drôles, la drôlesse comprise, entouraient la bouteille et la regardaient avec curiosité.

La guenon comprit la première que la mécanique, quelle qu’elle fût, se trouvait dans les quatre ficelles en croix qui maintenaient le bouchon.

En conséquence, elle attaqua la ficelle avec ses doigts ; mais ses doigts, si nerveux et si adroits qu’ils fussent, n’y pouvaient rien.

Alors, elle eut recours aux dents.

Cette fois, ce fut autre chose.

Au bout de quelques secondes de travail, une ficelle se rompit.

Il en restait trois.