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XXV

COMMENT MADEMOISELLE DESGARCINS FAIT SAUTER LE BOUCHON


Je vous déclare qu’il n’y avait rien de plus grotesque au monde que les noces de mademoiselle Desgarcins, dans sa simple tenue de guenon, avec le dernier des Laidmanoir, habillé en bergère, présidées par Potich, vêtu en troubadour.

Potich, hâtons-nous de le dire, paraissait fort maussade de cette union, et, s’il avait eu encore la fameuse épée avec laquelle il espadonnait contre son maître le jour où je fis sa connaissance, il est probable que, profitant du bénéfice de l’article 324 du Code pénal, il eût, en sa qualité d’époux outragé dans le domicile conjugal, lavé son affront dans le sang du dernier des Laidmanoir.

Mais, par bonheur, Potich n’avait point d’arme, et, la démonstration hostile qu’il fit ayant été suivie d’une épouvantable volée que lui donna le dernier des Laidmanoir, les choses en restèrent là.

Non pas que Potich fût de ces époux commodes qui ferment