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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Non, il est mort, et je ne lui ai pas encore donné de successeur.

— Diable ! comme dit monsieur, que faire ?

— Va demander à mon fils l’adresse de son tailleur, et cherche dans ma garde-robe quelque chose à ta guise.

— Merci, Monsieur.

— En attendant, sers-moi en tourlourou, mon garçon. Seulement, débarrasse-toi de cette espèce de carquois en fer-blanc que tu portes sur l’épaule ou laisses-en sortir les flèches au moins, afin que l’on te prenne pour l’Amour.

— Ce ne sont point des flèches qu’il y a dedans, Monsieur : c’est mon congé.

— C’est bien, débarrasse-toi de ton congé.

Trois ou quatre jours après, je vis entrer une espèce de fashionable en pantalon vert-chou, à carreaux gris, avec une redingote noire, un gilet dépiqué blanc, une cravate de batiste.

Le tout était surmonté de la tête d’Alexis.

J’eus quelque peine à le reconnaître.

— Qu’est-ce que c’est que cela ? demandai-je.

— C’est moi, Monsieur.

— Mais tu es donc entretenu par une princesse russe ?

— Non, Monsieur.

— D’où te vient tout cela ?

— Dame, monsieur m’a dit : « Cherche dans ma garde-robe quelque chose à ta guise. »

— Et tu as cherché ?

— Oui, Monsieur.

— Et tu as trouvé ?