Page:Dumas, Marie - Histoire de mes bêtes, 1878.djvu/144

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
136
HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Ah ! je savais bien que monsieur me reprendrait, s’écria Alexis tout joyeux.

— Un instant, mon garçon ! ne te figure pas que je te reprends parce que tu me manques ; tu te tromperais énormément, Alexis.

— Je sais que monsieur me reprend par bonté, voilà tout.

— Bravo ! Qu’as-tu appris là-bas ?

— À faire de la cire à giberne, à astiquer les buffleteries et à tenir les fusils propres. Si monsieur veut me confier ses fusils, il verra.

— Je te confierai mieux que cela. Alexis : je te confierai ma personne.

— Comment ! je vais rentrer chez monsieur comme valet de chambre ?

— Oui. Alexis, attendu qu’il y a peut-être encore des valets de chambre ; mais je n’en ai plus, moi. Mets-toi à la recherche de ton ancienne livrée, et reprends ton service.

— Où peut-elle être, Monsieur, mon ancienne livrée ?

— Oh ! je n’en sais rien ; cherche, mon garçon, cherche. C’est comme l’adresse d’Allier, il n’y a que l’Évangile, toujours, qui puisse te donner de l’espoir là-dessus.

Alexis sortit pour se mettre a la recherche de son ancienne livrée.

Il rentra, la tenant à la main.

— Monsieur, dit-il, d’abord elle est mangée des vers, et puis je ne peux plus entrer dedans.

— Diable ! Alexis, que faire ?

— Est-ce que monsieur n’a pas toujours son même tailleur ? demanda Alexis.