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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Hélas ! oui.

— En quelle qualité. Alexis ?

— En qualité de domestique, Monsieur.

— Mais je croyais qu’il n’y avait plus de domestiques ?

— Il paraît que si, monsieur.

— Mais, toi, je croyais que tu ne voulais plus être domestique.

— C’est vrai, je ne le voulais plus.

— Eh bien, alors ?

— C’est la faute de monsieur si je le suis.

— Comment, c’est ma faute ?

— Oui, monsieur m’a donné un trop bon certificat.

— Alexis, tu parles comme le sphinx, mon ami.

— M. Allier a lu le certificat.

— Ensuite ?

— Alors, il a dit : « C’est vrai, tout le bien que ton maître dit de toi ? — Oui, Monsieur, lui ai-je répondu. — Eh bien, en considération du certificat, je te prends à mon service… »

— Ah ! oui !… de sorte que te voilà domestique d’Allier ?

— Oui, Monsieur.

— Et combien te donne-t-il par mois ?

— Rien du tout, Monsieur.

— Mais tu attrapes bien, de temps en temps, quelque coup de pied au derrière, quelque taloche sur l’oreille ? Je connais Allier ; il n’est pas homme à lésiner sur ce chapitre-là.

— Ah ! là-dessus, c’est vrai, Monsieur ; il ne compte pas, et les appointements sont fameux.

— Eh bien, Alexis, je te fais mon compliment.

— Il n’y a pas de quoi, Monsieur.