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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Seulement, madame Lamarque, vous ferez attention qu’il ne mange pas mes becs de corail, mes cous-coupés, mes calfats, mes veuves et mes bengalis.

— Ah ! si monsieur a peur, dit Michel en entrant, il y a un moyen.

— Un moyen de quoi, Michel ?

— Un moyen d’empêcher les chats de manger les oiseaux.

— Voyons le moyen, cher ami.

— Monsieur, vous avez un oiseau dans une cage, vous la cachez de trois côtés, vous faites rougir un gril, vous mettez le gril du côté de la cage qui n’est pas caché, vous lâchez le chat, et vous sortez de la chambre. Le chat prend ses mesures, il s’accroupit, et, d’un bond, il retombe les quatre pattes et le nez sur le gril. Plus le gril est rouge, mieux il est guéri.

— Merci, Michel… Et le troubadour ?

— Ah ! c’est vrai ! moi qui oubliais que je venais pour cela. Eh bien, Monsieur, c’est fait : il donne Potich pour quarante francs ; seulement, il demande en retour deux souris blanches et un cochon d’Inde !

— Mais, Michel, où voulez-vous que je me procure deux souris blanches et un cochon d’Inde ?

— Si monsieur veut me charger de cela, je sais où il y en a, moi.

— Comment, si je veux vous en charger, mais c’est-à-dire que vous me rendrez le plus grand service en vous en chargeant.

— Alors, donnez-moi quarante francs.

— Voici quarante francs, Michel.

Michel sortit avec les quarante francs.