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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Monsieur, dit madame Lamarque d’un ton sentimental, c’est un Antony.

— Comment ! un Antony, madame Lamarque ?

— Autrement dit, un enfant trouvé. Monsieur.

— Ah, ah ! pauvre bête !

— Je savais bien que cela intéresserait monsieur.

— Et où l’avez-vous trouvé, madame Lamarque ?

— Dans la cave, Monsieur.

— Dans la cave ?

— Oui. J’entendais : « Miaou miaou miaou ! » je me suis dit : « Ça ne peut-être qu’un chat. »

— Vraiment, vous vous êtes dit cela ?

— Oui, et je suis descendue, Monsieur, et, derrière les fagots, j’ai trouvé le pauvre animal. Alors, je me suis rappelé que monsieur avait dit une fois : « Madame Lamarque, il faudra avoir un chat. »

— J’ai dit cela, moi ? Je crois que vous vous trompez, madame Lamarque.

— Monsieur l’a dit pour sûr. Alors, je me suis dit : « Puisque monsieur désire un chat, c’est la Providence qui nous envoie celui-ci. »

— Vous vous êtes dit cela, chère madame Lamarque ?

— Oui, et je l’ai recueilli, comme monsieur voit.

— Si vous éprouvez absolument le besoin de partager votre tasse de café avec un convive, vous êtes parfaitement libre.

— Seulement, comment l’appellerons-nous, Monsieur ?

— Nous l’appellerons Mysouff, si vous voulez bien.

— Comment, si je veux ? Monsieur est le maître.