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XVII

LE CHAT QUI DORT


Ce que je trouve d’admirable dans les voyages longs ou courts, c’est qu’il y a toujours deux plaisirs certains : le plaisir du départ et le plaisir du retour.

Je ne parle pas de celui du voyage : c’est le moins certain des trois.

Je rentrais donc le visage souriant, laissant errer mon regard bienveillant et satisfait d’un meuble à l’autre.

Il y a toujours dans les meubles qui vous entourent quelque chose de vous-même.

D’abord, il y a votre caractère, votre goût, votre intimité.

Les meubles en acajou, s’ils pouvaient parler, ne raconteraient certes pas la même histoire que les meubles sculptés ; les meubles en palissandre, les mêmes anecdotes que les meubles en bois de rose ; les meubles de Boule, que les meubles en noyer.

Je laissais donc, comme je le disais, aller mon regard bienveillant et satisfait d’un meuble à l’autre.

Tout à coup j’aperçus, sur une causeuse placée en retour de