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HISTOIRE DE MES BÊTES.

— Comment, l’anagramme ?

— C’est-à-dire, lui expliquai-je, qu’avec les mêmes lettres, nous lui composerons un autre nom. Prenons garde aux procès en diffamation, Michel.

Michel me regarda.

— Oh ! monsieur peut appeler son singe comme il eut.

— Je puis appeler mon singe comme je veux ?

— Monsieur en a le droit.

— Je ne crois pas, Michel.

— Monsieur en a le droit.

— Eh bien, en supposant que j’aie le bonheur de devenir propriétaire de ce charmant animal, nous l’appellerons Potich.

— Appelons-le Potich.

— Nous ne l’avons pas encore, Michel.

— Que monsieur me donne carte blanche.

— Vous avez mes pleins pouvoirs, mon ami.

— Jusqu’à quelle somme puis-je aller ?

— Jusqu’à quarante francs.

— Que monsieur me laisse avec le gamin, j’en fais mon affaire, dit Michel.

Je laissai Michel avec le gamin, et rentrai à la villa Médicis, d’où j’étais absent depuis quatre jours.