XVI
J’ACHÈTE UN MARI À MADEMOISELLE DESGARCINS
Michel était comme mon cocher ; seulement, il avait choisi une lecture sinon plus instructive, du moins plus amusante.
— Michel, lui dis-je, vous voyez : il faut faire faire chez Laurent un bâton au Macrocerus ara canga, et une cage chez Trouille à la Cercopithecus sabæa.
— Monsieur, dit Michel, pour le bâton, je ne dis pas mais pour la cage, c’est inutile.
— Comment, c’est inutile ? mais la pauvre bête ne restera jamais dans celle-ci ; c’est une cage de chardonneret ou de bouvreuil. Elle serait morte d’une crampe au bout de huit jours.
— En l’absence de monsieur, il est arrivé un malheur.
— Bon ! quel malheur ?
— Une belette a étranglé le faisan ; monsieur le mangera à son dîner.
Je laissai échapper une exclamation qui n’était ni un refus ni un assentiment. J’aime fort à manger le gibier tué par moi, mais