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ASCANIO.

II.

QUATRE VARIÉTÉS DE BRIGANDS.

Benvenuto repassa la Seine en toute hâte, et prit chez lui non pas un sac, comme il avait dit au comte d’Orbec, mais un petit cabas que lui avait donné à Florence une de ses cousines qui était religieuse ; puis, comme il tenait à terminer cette affaire le jour même, et qu’il était déjà deux heures de l’après-midi, sans attendre Ascanio qu’il avait perdu de vue, ni ses ouvriers qui étaient allés dîner, il reprit le chemin de la rue Froid-Manteau, où demeurait le comte d’Orbec, et avec quelque attention qu’il regardât au tour de lui, il ne vit rien en allant qui pût lui causer la moindre inquiétude.

Quand il arriva chez le comte d’Orbec, celui-ci lui dit qu’il ne pouvait toucher son or tout de suite, attendu qu’il y avait des formalités indispensables à remplir, un notaire à appeler, un contrat à rédiger ; le comte s’excusa d’ail leurs avec mille politesses, car il savait Cellini peu patient de sa nature, mais il enveloppa son refus de formes si prévenantes, qu’il n’y eut pas moyen de se fâcher, et que Benvenuto, qui croyait à la vérité de ces empêchemens, se résigna à attendre.