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ASCANIO.

XVI.

UNE COUR.

Cependant Ascanio avait fini le dessin de son lis, et, soit par curiosité d’esprit, soit par cet attrait qui attire les malheureux vers ceux qui les plaignent, Ascanio s’était aussitôt acheminé vers l’hôtel d’Étampes. Il était deux heures de l’après-midi à peu près, et justement à cette heure la duchesse trônait environnée d’une véritable cour ; mais comme au Louvre pour Cellini, des ordres avaient été donnés à l’hôtel d’Étampes pour Ascanio. Ascanio fut donc introduit à l’instant même dans une salle d’attente, puis on alla prévenir la duchesse. La duchesse tressaillit de joie en songeant que le jeune homme allait la voir dans toute sa splendeur et donna tout bas quelques ordres à Isabeau, qui s’était chargée auprès d’elle du message. En conséquence, Isabeau vint retrouver Ascanio, et le prenant par la main sans rien dire, elle le fit entrer dans un corridor, souleva une tapisserie et le poussa doucement en avant. Ascanio se trouva dans le salon de réception de la duchesse, derrière le fauteuil de la souveraine du lieu, qui le devinant près d’elle plus encore au frémissement de toute sa personne qu’au froissement de la tapisserie, lui donna par