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ASCANIO.

dira mon ami Ascanio. Je voudrais terminer cette étude ; il me semble que ce n’est pas un mal, quand on a religieusement accompli le dimanche ses devoirs de chrétien, d’occuper ses loisirs à quelque profitable exercice : travailler c’est prier.

— Pagolo, mon ami, dit le maître en secouant la tête et d’un ton plus triste que fâché, vous feriez mieux, croyez-moi, de travailler plus assidûment et plus courageusement dans la semaine, et de vous divertir comme un bon compagnon le dimanche, au lieu de fainéanter les jours ordinaires et de vous distinguer hypocritement des autres en feignant tant d’ardeur les jours de fêtes ; mais vous êtes le maître, agissez comme bon vous semble ; et toi, Ascanio, mon enfant, continua-t-il avec une voix dans laquelle il y avait un mélange infini de douceur et de tendresse, tu dis donc ?

— Je dis que je vous ai trouvé un atelier magnifique.

— Lequel ?

— Connaissez-vous l’hôtel de Nesle ?

— À merveille, pour avoir passé devant c’est-à-dire, car je n’y suis jamais entré.

— Mais, sur l’apparence, vous plaît-il ?

— Je le crois pardieu ! bien ; mais…

— Mais quoi ?

— Mais n’est-il donc occupé par personne ?

— Si fait, par M. le prévôt de Paris, messire Robert d’Estourville, lequel s’en est emparé sans y avoir aucun droit. D’ailleurs, pour mettre votre conscience en repos, il me semble que nous pourrions parfaitement lui laisser le Petit-Nesle, où habite quelqu’un de la famille, je crois,