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ASCANIO.

c’est quelque chose. Nous, nous n’avons que messire le prévôt, qui vient de temps en temps pour morigéner sa fille de ce qu’elle devient trop belle, je crois ; car c’est son seul crime, pauvre enfant ! et pour me gronder, moi, de ce que je ne la surveille pas encore assez sévèrement, Dieu merci ! quand elle ne voit âme qui vive au monde, et quand, à part les paroles qu’elle m’adresse, elle n’ouvre la bouche que pour faire ses prières au bon Dieu. Aussi, je vous en prie, jeune homme, ne dites à personne que vous avez été reçu ici, que vous avez visité le Grand-Nesle avec moi, et qu’après avoir visité le Grand-Nesle, vous êtes venu causer un instant avec nous au Petit.

— Comment ! s’écria Ascanio, après avoir visité le Grand-Nesle, je vais donc revenir avec vous au Petit ? Je vais donc… Ascanio s’arrêta, voyant que sa joie allait trop loin.

— Je ne crois pas qu’il serait poli, jeune homme, après vous être présenté ainsi devant mademoiselle Colombe, qui, à tout prendre, en l’absence de son père, est la maîtresse de la maison, et avoir demandé à, me parler à moi seule, je ne crois pas qu’il serait poli, dis-je, de quitter le séjour de Nesle sans lui dire un petit mot d’adieu. Après cela, si la chose ne vous agrée pas, vous êtes libre, comme vous le comprenez bien, de sortir directement par le Grand-Nesle, qui a sa sortie.

— Non pas, non pas ! s’écria Ascanio. Peste ! dame Perrine, je me vante d’être aussi bien élevé que qui que ce soit au monde, et de savoir me conduire courtoisement à l’égard des dames. Seulement, dame Perrine, visitons le séjour en question sans perdre un seul instant, car je suis on ne peut plus pressé.