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lui donne la préférence sur les autres ? On ne peut plus dire qu’elle est prouvée par l’accomplissement des oracles, et appuyée sur des faits historiques dont la vérité est évidente. Nous avons examiné l’un et l’autre de ces fondemens avec assez de détail et de discussion pour être assurés que les prophéties sont fausses, soit par l’application qu’on en a faite, soit par le changement des termes, ou de la ponctuation de l’hébreu, soit enfin par la supposition des passages. On peut même s’étonner de ce qu’après avoir mis ces moyens en usage, on ne nous présente que des prophéties plus embarrassantes. Si on vouloit examiner tous les oracles du paganisme, qui se trouvent dans les auteurs profanes, on y trouveroit des prédictions bien plus singulières et bien plus positives, quoiqu’elles soient l’ouvrage de quelques prêtres imposteurs, ou l’effet du pur hasard, comme M. Van-Dale et M. de Fontenelle l’ont prouvé sans réplique dans les ouvrages qu’ils ont faits sur cette matière.

Pour ce qui est de l’histoire de la religion chrétienne, je crois en avoir démontré bien clairement la fausseté ou l’incertitude ; je dis l’incertitude, lorsqu’un auteur inconnu et intéressé à soutenir sa cause, nous avance des faits obscurs qui n’ont pu venir à la connoissance de personne ; je dis la fausseté, lorsqu’il nous raconte des faits publics et éclatans, qui sont formellement démentis par les historiens contemporains, ou passés sous silence par les auteurs les plus attentifs et les plus exacts à rapporter jusqu’aux moindres minuties, qui