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alors, que le temps qu’il désignoit étoit expiré depuis plus d’un siècle. Par la même raison, les premiers pères de l’église n’en ont pas parlé, et ce n’est que depuis qu’un éloignement plus considérable a augmenté l’obscurité de ces temps reculés, qu’on a imaginé différens systèmes pour l’accommoder à la naissance de Jésus-Christ. Je n’ai voulu rapporter que les principales et les plus authentiques de toutes les prophéties ; car ce seroit un trop grand détail de les examiner chacune en particulier. Je puis néanmoins assurer avec vérité que j’ai cherché celles qui ont toujours été regardées comme les plus formelles et les plus précises. J’aurois eu cependant plus d’avantage à combattre les autres, comme lorsque S. Matthieu[1] prétend que la fuite en Égypte et le retour de Jésus-Christ sont prédits par Osée, lorsqu’il dit[2] que Dieu a rappelé son peuple d’Égypte, et plusieurs autres de la même force. Le même évangéliste va jusqu’à citer des prédictions qui ne se trouvent en aucun endroit de l’écriture. Il dit[3] par exemple : Jésus vint habiter à Nazareth, afin que cette prédiction fût accomplie : il sera appelé Nazaréen. Cependant cette prophétie ne se trouve nulle part. Que doit-on penser de pareilles autorités ? et ne faut-il pas avouer que ceux qui se sont si fort appuyés sur ces prophéties, l’ont fait par ignorance ou par infidélité ?

  1. Chap. 2. v. 13. 14. 15.
  2. Chap. 11. v. 1.
  3. Chap. 2. v. 23.