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fils existât ; il paroît aujourd’hui ; son père qui le destine à racheter par sa mort, le salut des hommes, veut qu’il expie toutes leurs fautes et qu’il en porte la peine ; il le fait descendre du ciel, pour le revêtir de la nature humaine. Ce fils émané de Dieu, égal à son père, Dieu lui-même, doit naître d’un sang exempt de toutes taches ; c’est le sang de David qui est choisi ; David commet un adultère avec Betzabé[1], dont il fait tuer le mari. C’est de cette source abominable, selon S. Mathieu, que le fils de Dieu, prend naissance. Il est vrai que Joseph, descendant de David par Salomon, selon les uns, par Nathan, selon les autres, n’est que le mari de la mère de Dieu ; mais pour faire croire que Dieu a voulu réellement participer au sang de David, on suppose gratuitement que Marie pouvoit être parente de Joseph, et par conséquent descendre aussi de David. Car on assure que Joseph n’eut aucune part à la naissance de Jésus, et que ce fut une troisième portion de Dieu, inconnue jusqu’alors, qui par ordre de la première, forma la seconde dans le corps de Marie[2].

Celse raconte cette histoire d’une manière qui s’accorde un peu mieux avec la vraisemblance et la bonne physique ; il prétend que Marie eut affaire avec un soldat nommé Panther, que Joseph, courroucé de la grossesse de sa femme à laquelle il étoit sûr, par de bonnes raisons, de n’avoir pas contribué, la chassa de chez lui , qu’elle se sauva en Egypte

  1. Rois, liv. 2. ch. 11.
  2. Origène, Contra Celsum.