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Je n’en dirai pas davantage sur ces conciles, dont on peut voir le détail dans l’ouvrage du père Labbe ; mais je puis assurer que l’homme le plus prévenu en faveur de la sainteté de ces assemblées, ne le sauroit lire sans trouver à chaque instant de nouvelles occasions de scandale.

Les évêques de Rome, qualifiés du titre de souverain pontife, fourniroient une ample matière à mes réflexions. On voit le pape Formose[1] déclaré hérétique par son successeur ; les trois suivans rétablissent sa mémoire ; le quatrième le fait exhumer et traiter son cadavre avec la dernière indignité ; mais ces faits particuliers ne font rien à la cause présente, non plus que les désordres effroyables dans lesquels se sont plongés, presque dans tous les temps, les chefs de l’église romaine ; parce que le dérèglement des mœurs, dit-on, n’influe point sur la bonté de la doctrine. Cependant on ne peut s’empêcher de considérer que c’est l’autorité de ces hommes abominables, réunie à celle de ces assemblées que nous venons de dépeindre qui est la règle de notre foi. Ce sont là les organes par lesquels Dieu est supposé nous expliquer sa volonté. C’est en vérité trop humilier la raison, trop abaisser l’humanité, et trop avilir la divinité que d’avoir de pareils sentimens. C’est pourtant cet assemblage monstrueux qu’on a revêtu du nom imposant d’église universelle, et c’est cette église qui nous a assujettis à un joug odieux auquel

  1. Basnage, 1695. page 165.