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moignage plus formel des variations qu’ont essuyés ces écrits, avant de parvenir jusqu’à nous?

Le sens de ces livres a été encore plus sujet aux variations que le texte. Les pères de l’église et les premiers conciles l’ont déterminé diversement, et on ont condamné successivement les opinions qui avoient été les plus accréditées. Origène, qui croyoit si fermement l’orthodoxie attachée à ses sentimens, est tombé dans plusieurs hérésies, suivant ce qu’on nous oblige de croire aujourd’hui. Clément d’Alexandrie soutenoit la transmigration des ames, et croyoit la matière éternelle, ainsi que plusieurs autres pères. Jusqu’au concile de Nicée, le christianisme n’étoit qu’un mélange de la religion juive, avec la philosophie platonicienne ; c’est dans cette secte que les chrétiens ont puisé le dogme de la Trinité ; celui de la présence réelle n’étoit point connu avant le septième siècle.

Un hermite alors l’imagina, mais sans aucun succès ; ce ne fut que dans le neuvième siècle, que Paschase le soutint. On peut voir dans la dispute d’Arnaud et de Claude, l’histoire de l’établissement de ce dogme, aujourd’hui si révéré parmi les papistes. C’est ainsi que de siècle en siècle, de nouvelles variations se sont introduites, et qu’elles se sont étendues tant sur les livres, que sur la façon de les interpréter, et que divers conciles ont déterminé ce qui devoit en résulter.

Mais examinons sérieusement ce que c’étoit que ces assemblées qualifiées du titre imposant de conciles, qui décidoient des contestations