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conservé quelques-unes de leurs objections, que parce qu’ils ont prétendu y avoir parfaitement répondu. Je crois cependant que si nous avions les écrits de Celse, de Porphire, de Jamblique, d’Eunape, de Julien et d’une infinité d’autres, dont les noms sont parvenus jusqu’à nous, nous trouverions les réponses des pères bien foibles, du moins si l’on en juge par celles qui nous restent, et qu’ils ne nous ont laissées, que parce qu’ils ont cru qu’elles étoient sans réplique.

Il est vrai cependant, que ces objections ont fait disparoître et regarder comme apocryphes un grand nombre d’écrits, qui dans les premiers siècles étoient au même rang que ceux qui nous sont demeurés. On comptoit dans les premiers siècles du christianisme jusqu’à trente neuf évangiles. On voit bien par le premier et le second verset du chap. 1er. de S.Luc, que beaucoup de gens se mêloient d’écrire la vie de Jésus-Christ. Les choses demeurèrent assez long-temps dans cet état, et S. Irenée[1], est le premier qui ait parlé de quatre Evangélistes seulement. Il y avoit pareillement plusieurs recueils des actes des apôtres, et plus de soixante apocalypses. Il nous reste plusieurs fragmens de différens écrits qu’on peut voir dans le recueil des Fabricius. Mais revenons à l’examen des miracles de l’évangile.

Nous venons de voir que les plus grands ne sont confirmés par le témoignage d’aucun historien contemporain. Mais supposons qu’ils

  1. Le Père Calmet sur St. Mathieu, pag. 11.