Page:Dumarsais - Œuvres, t7, 1797.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Macrobe[1], qui n’écrivoit que quatre cents ans après, et lorsque le christianisme étoit connu de tout le monde.

Une piscine miraculeuse[2] existe au milieu de Jérusalem ; un ange vient de temps en temps troubler l’eau, et le premier malade qui s’y plonge, est guéri. Ce fait mérite quelque attention, et ce ne sera point charger un ouvrage de minuties que d’en faire mention ; cependant, il n’en est parlé que dans S. Jean, et il le raconte comme un fait tout simple, à l’occasion d’un miracle de Jésus-Christ.

Je veux bien supposer, contre toute vraisemblance, que des faits aussi publics ont été ignorés des historiens romains ; que pourra-t-on répondre au silence de Josephe, cet historien juif qui écrivoit cent ans après Jésus-Christ, et dans le lieu même où toutes ces merveilles avoient été opérées ? Cependant il n’en dit pas un mot, il ne parle pas même de Jésus ; si l’on excepte deux lignes qui ne disent rien, et qui se trouvent dans les exemplaires imprimés de Josephe, mais qui par l’aveu d’un grand nombre des plus zélés défenseurs de la religion, sont ajoutées au texte, et doivent être mises au rang de ces fraudes, que les premiers chrétiens se permettoient si facilement, et qu’on est contraint de désavouer tous les jours.

Mais, me dira-t-on, les évangélistes au-

  1. Le Père Calmet, suivant St. Mathieu.
  2. St. Jean, chap. 5. v. 2 et suiv.