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voir que ces livres sacrés ne sont pas de son invention. Je le crois sans peine, et je ne doute pas qu’il ne les ait rétablis du mieux qu’il lui a été possible. Peut-on alors y avoir la même confiance qu’on auroit à des ouvrages originaux ? et les contradictions qui se trouvent entre la traduction des Septante, la Vulgate et le Pentateuque Samaritain, ne fournissent-elles pas les plus forts argumens contre l’exactitude tant des unes que des autres ?

Du nouveau Testament.

Voyons maintenant si l’autorité du nouveau Testament a quelque chose de plus réel et de moins incertain. Les faits dont il parle se sont passés dans un siècle moins reculé et plus instruit ; nous pouvons facilement nous éclaircir de la vérité. J’apprends dans ce livre que le Messie est né d’une vierge, sous le règne d’Auguste, au milieu de la Judée, qui étoit soumise à l’empereur romain ; je vois que sa vie n’est qu’un assemblage de miracles éclatans faits aux jeux d’une multitude et non-seulement d’un peuple en particulier, mais de l’univers entier ; puisque je vois une étoile quitter sa route ordinaire pour conduire les Mages, le soleil s’obscurcir, les morts ressusciter, etc.

La première idée qui se présente à moi, est d’aller chercher dans les historiens contemporains, de quelle manière ils rapportent des faits si surprenans, et quelle raison ils peuvent alléguer pour avoir persisté dans leur aveuglement, et s’être refusés à la vérité qui se présentoit à eux d’une manière si éclatante. Mais