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vèrent les pères du concile de Nicée, pour démêler les apocryphes : il rapporte l’extrait du petit livre synodique, qui est à la fin des actes du concile, et on y voit qu’y ayant plusieurs livres apocryphes confondus avec les livres sacrés, les pères du concile proposèrent de mettre tant les uns que les autres sur l’autel, et de prier Dieu que ceux qui ne seroient pas authentiques tombassent dessous : ce qui fut fait. Il y a apparence néanmoins que cet expédient ne décida pas absolument la question ; car ce ne fut qu’en 380, que le concile de Laodicée rejeta entièrement les apocryphes. Les Alogiens, qui étoient une secte du christianisme naissant, soutenoient que l’évangile de S. Jean étoit supposé. Le troisième et quatrième livre d’Esdras, qui avoient toujours été au nombre des livres canoniques, ont été rejetés par le concile de Trente. Parmi tant de différentes opinions et d’incertitudes, pouvons-nous vraisemblablement penser que tous les livres compris dans le canon qui est reçu aujourd’hui, soient authentiques, et que ceux qui sont maintenant rejetés soient faux ou supposés ? Non, sans doute ; il faut les examiner nous-mêmes, et proportionner la confiance que nous devons avoir, au degré d’autorité dont ils sont revêtus.

Pour commencer par les cinq premiers livres de la Bible ; il est démontré qu’ils ne sont point de Moïse. Premièrement, on y trouve la fin de sa vie, et ce qui est arrivé en Israël depuis sa mort. Secondement, il est toujours parlé de Moïse à la troisième personne. Son éloge se trouve en plusieurs endroits. Enfin, il est dit