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trouve des contradictions sans nombre avec la Vulgate et avec les Septante.

Pour n’en rapporter qu’un seul exemple, nous venons de voir que la Vulgate ne compte que 1656 ans depuis la création jusqu’au déluge, et que suivant les Septante, il y en a 2262. Le Pentateuque Samaritain va encore plus loin et en compte 2309. Ainsi l’on voit le peu de fonds qu’il y a à faire sur des ouvrages où il se rencontre si peu d’exactitude.

Examinons maintenant quels sont les auteurs de ces écrits si respectables ; nous verrons qu’il n’en est presque aucun qu’on puisse assurer être l’ouvrage de celui dont il porte le nom ; la plupart même de ces livres ont été successivement approuvés ou rejetés par différentes églises, et par la même en différens temps ; tel a été le sort de Judith, de l’Ecclésiaste, du livre de la Sagesse, de Daniel, d’Esdras. Plusieurs livres du nouveau Testament ont été dans le même cas, comme l’évangile de S. Jean, l’épître de S. Jude, celle de S. Paul aux Hébreux, l’Apocalypse et plusieurs autres. Aucun concile avant celui de Trente, n’a fixé le canon des livres sacrés. S. Jérôme dit que l’église grecque doutoit de la catholicité de l’Apocalypse. S. Bazile et S. Grégoire de Nice la rejettèrent. Denis d’Alexandrie l’attribua à un autre auteur. Jusqu’à Trajan, les apocryphes étoient confondus avec les autres évangiles. S. Irenée est le premier qui ait parlé de quatre évangélistes seulement. On voit dans le premier tome des conciles du père Labbe, page 84, une preuve de l’embarras où se trou-