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la règle de notre croyance, Dieu ne peut pas avoir permis qu’il y soit arrivé aucune altération.

Mais du moins, dira-t-on, regardons les auteurs sacrés comme des historiens de bonne foi qui ont fait des fautes, parce que c’est le caractère de l’humanité ; les fautes ne doivent point empêcher qu’on ajoute foi aux principaux faits qu’ils rapportent et dont ils ont été témoins oculaires. J’y consens ; mais alors ils seront soumis à la même critique que les autres écrivains ; ne les regardant plus comme dictés par l'esprit de Dieu, je demanderai les mêmes preuves pour les croire, que je demande à tous les autres, et je commencerai par examiner quels sont ces écrivains, et s’ils sont assez connus, assez éclairés et assez désintéressés pour que j’aye une confiance aveugle à tout ce qu’ils me diront.

Commençons par l’ancien Testament ; nous en trouverons deux exemplaires, qui jusqu’au concile de Trente, ont été également respectés dans l’église. L’un est rédigé et traduit par S. Jérôme, et se nomme la Vulgate : c’est à cette traduction que le concile a donné la préférence. L’autre est la version des Septante. S. Justin nous raconte avec une confiance admirable que les interprètes enfermés chacun séparément, traduisirent miraculeusement la Bible mot à mot de la même manière ; je le veux : ces deux versions doivent donc avoir une entière conformité entre elles : il s’en faut bien cependant, elles se contredisent en mille endroits et sur les points les plus essentiels. La Vulgate ne compte depuis Adam jus-