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À toi les atours, la toilette,
Et, chaque jour,
Sur tes pas, je veux qu’on répète
Le chant d’amour…
Ah ! ah ! ah ! ah !


(Il attache le collier au cou de la fausse Honesta. Celle-ci se lève aussitôt en poussant un cri étouffé, et s’enfuit hors du bosquet — Voir la note relative à la mise en scène.)

HONESTA, le voile levé.

Ah ! mon Dieu ![1]

BRANCADOR, la suivant.

Quoi donc ?…

HONESTA.

Je ne sais… j’étouffe… ce collier !… c’est comme un poids… (Elle s’assied à droite.)[2]

BRANCADOR, étonné.

Les diamants lui pèsent sur l’estomac !… Je n’ai jamais ouï dire…

HONESTA.

Il me semble que je manque d’air… que je vais suffoquer ! (Elle se lève.)

BRANCADOR.

C’est l’émotion… Cher ange… je l’ai trop émue… ce sont les nerfs… Tiens, un verre d’eau pour te calmer. (Il saisit la carafe qui se trouve sur la table, et remplit un verre, en tenant les yeux fixés sur Honesta. — Reprise de la musique du chœur infernal. — Une flamme bleuâtre s’échappe de la carafe en même temps que l’eau.) Tiens, bois.

HONESTA.

Merci, monsieur. (Après avoir bu.) Ciel !… c’est du feu ![3]

BRANCADOR.

Comment ! du feu ?…

HONESTA.

Là… ma poitrine !…

BRANCADOR.

Voyons !

HONESTA.

Du feu, vous dis-je !

BRANCADOR, appelant.

Au secours !

HONESTA, à elle-même.

Ah !… Je me sens… plus calme… Mais, c’est étrange… je ne sais ce qui se passe en moi…

BRANCADOR, à part.

Ah çà ! c’est donc décidément le collier. (S’avançant vers

  1. Br., H.
  2. H., Br.
  3. Br., H.