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LA VILLE SANS FEMMES

qui, plus tard, à l’automne, nous donnera les fruits de ses accouchements.

Été, été, saison de la liberté, de la verdure et de l’amour, que l’on souffre d’être cloîtré ici, quand tu règnes ! Tu donnes à la nature et aux hommes la féerie des couleurs. Tu es la providence des pauvres et, comme le chantait le poète romantique :


L’été, c’est la saison de feu,
C’est l’air tiède et la fraîche aurore :
L’été, c’est le regard de Dieu !

… … … … … … … … … … … … …

Toujours sereine et pacifique
Elle offre à l’auguste indigent
Des dons de reine magnifique,
   Des soins d’esclave intelligent.

A-t-il faim ? Au fruit de la branche
Elle dit : — Tombe ! ô fruit vermeil ;
A-t-il soif ? — Que l’onde s’épanche !
A-t-il froid ? — Lève toi, soleil !…


Tandis que l’hiver…


C’est Dieu qui dort.


Mais il y a été et été, soleil et soleil.

Il y a des journées d’été pendant lesquelles, comme disent les paysans de France, « le soleil est gras ». Des sen-