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LA VILLE SANS FEMMES

extérieur, mais qu’on leur épargne le supplice de briser leur vie intime et qu’on leur donne la possibilité de continuer leur existence particulière.

Ceci, en principe, et pour tous les pays en guerre.

Maintenant, si l’on veut jeter un regard rétrospectif sur ce qui s’est passé au mois de juin 1940, il ne faut point oublier que la France et la Grande-Bretagne se sont trouvées en présence d’un fait nouveau, contre lequel elles ont dû agir à la hâte, peut-être, mais agir. Je veux parler de la fameuse Cinquième colonne.

À la suite de ce qui s’était produit en Hollande et en Belgique, et même en Norvège, où des sujets allemands résidant dans ces pays avaient favorisé l’arrivée des parachutistes allemands, les gouvernements de Paris et de Londres avaient pris des mesures de précaution non seulement contre les nazis et les fascistes, mais également contre les communistes.

J’ai sous les yeux un numéro du journal Paris-Midi du 14 mai 1940 (c’est-à-dire presque un mois avant notre internement). On y lit, en première page, sous le titre de « La grande offensive de Londres et de Paris contre la Cinquième colonne », les lignes suivantes :

« Les mesures édictées par Londres et par Paris contre les sujets d’origine allemande afin d’éviter que se forme sur leur territoire, comme en Hollande et en Belgique, une Cinquième colonne ennemie, sont déjà entrées en vigueur.

« Les opérations de rassemblement de ces étrangers ont été menées dès hier, en Angleterre, avec une extrême vi-