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LA VILLE SANS FEMMES

À ce moment, un groupe d’internés qui sont allés travailler dans la forêt rentrent en chantant. Un d’entre eux approche.

— J’ai vu à la grille du camp une auto, dit-il. Derrière, il y a un grand écriteau et il y a tracé dessus en grandes lettres : QUOI QU’IL ARRIVE, IL Y AURA TOUJOURS UNE ANGLETERRE !

Les autres ne prêtent pas attention à ses paroles. Ils continuent de parler à pleine voix :

— La fin de la guerre dans huit jours !

— L’Angleterre est sur le point de capituler !

Le philosophe, qui les écoute, sourit étrangement, et s’approchant de moi, me murmure à l’oreille :

— Tous les hommes sont des idiots, c’est une affaire entendue ! Mais ce qu’il y a d’amusant dans la vie, c’est que chacun est idiot à sa manière !