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LA VILLE SANS FEMMES

tin, à l’aube, à la femme aimée, une touffe de pensées et de baisers…

***

Un jeune amoureux de Toronto, qui depuis longtemps déjà ne reçoit plus de lettres de celle qu’il aime, me dit un mot plein de profondeur :

— Au fond, l’amour ne meurt que d’une longue déshabitude…

***

Il est fatal que, par suite de tels tourments, beaucoup de liaisons se brisent. On ne peut pas endiguer la vie comme une rivière. Il arrive toujours fatalement un moment où elle déborde, et recouvre les malheurs d’un homme.

La vie se referme sur une douleur, comme la mer sur un cadavre. Quel que soit l’amour qui s’en est allé par le fond.

***

Louis est triste. Les lettres de sa femme se sont espacées. Je cherche à le consoler et à lui redonner de l’espoir…

— C’est inutile, me répond-il d’un ton résigné ; si une femme se détache d’un homme, c’est qu’elle a trouvé son point d’appui chez un autre homme…