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LA VILLE SANS FEMMES

certains classiques qu’ils avaient oubliés et c’est curieux de constater quel effet bienfaisant cette lecture exerce sur leur esprit.

Parmi les passe-temps, il faut également citer la radio. Elle n’est venue que deux ans après notre installation dans notre premier bourg et encore sous une forme très sommaire. Elle est autorisée deux ou trois fois par jour, à heure fixe, pour permettre aux intéressés d’entendre la lecture des bulletins officiels et des dernières nouvelles de la guerre.

Comme les émissions proviennent d’un petit poste local, il ne faut guère compter entendre quelque beau programme. Un peu de musique seulement avant et après le journal parlé. C’est tout !

Un mot, enfin, des animaux savants.

Un Allemand — libéré depuis et maintenant gardien d’un Zoo, quelque part au Canada — qui avait été autrefois propriétaire d’une importante ménagerie, possède deux chiennes savantes auxquelles il fait exécuter toutes sortes de tours. Il les fait asseoir sur une petite bicyclette placée sur une corde raide ; il leur fait porter des objets, sauter, danser et que sais-je encore ? Un jour, un jeune chien appartenant au censeur finit par être séduit par les charmes des deux gentilles acrobates et le résultat fut que, peu de temps après, les bureaux de l’état civil du camp eurent à enregistrer pour la première fois dans leurs annales des naissances : deux portées de sept chiots chacune !