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LA VILLE SANS FEMMES

nat du Camp » ou le « Field Day ». On se croirait aux jeux olympiques. Il y a un jury très sévère qui contrôle minutieusement les exploits des concurrents. Les officiers et les soldats se mêlent à nous pour assister aux épreuves et même pour en surveiller le déroulement. D’habitude, cette journée trouve sa conclusion en une sorte de collation générale, offerte à tous les habitants de la petite ville, grâce aux bénéfices de la cantine. Chocolat et café au lait à volonté, gâteaux et friandises. Puis distribution solennelle des prix aux vainqueurs de chaque catégorie agrémentée au préalable d’une série de discours.

Autre divertissement durant la belle saison dû à l’initiative du commandant. Des groupes de prisonniers, accompagnés d’une faible escorte et nantis de grands seaux, étaient autorisés à faire dans la forêt la cueillette des bluets. Le soir, ils rentraient tous éreintés de fatigue, le visage et les mains violacés, mais portant des seaux à peine à demi remplis du précieux fruit sauvage canadien, car ils avaient mangé presque toute la vendange en cours de route.

En hiver, les jeux sportifs au grand air changent naturellement.

On prépare avec mille soins le terrain d’une patinoire, où l’on fait couler de l’eau pendant deux ou trois semaines entières, afin de créer une belle couche de glace. Puis en avant les patineurs et les joueurs de hockey !

Il y a des parties fortement disputées et, malgré le manque de confort pour l’assistance, les spectateurs sont